Ce furent quatre jours exceptionnels pour l’équipe de tournage qui s’est rendue à Paris fin janvier 2017, afin de tourner plusieurs scènes aux Invalides et dans le bombardier Boeing B-17 Pink Lady, exposé dans la collection de l’Amicale Jean-Baptiste Salis, à Cerny, près de la Ferté-Alais.
Quatre jours de travail intense, de bonne humeur et d’émotion, pour tous les participants.
Pourquoi les Invalides ? Pendant l’Occupation, alors que la Wehrmacht est installée aux Invalides, Georges Morin, fonctionnaire de l’Office National des Anciens Combattants également abritée dans le bâtiment, résiste activement en hébergeant des pilotes alliés tombés sur le sol français, avant de les confier aux réseaux de résistance (dont Shelburn)qui les prenaient en charge pour les rapatrier en Angleterre. Les pilotes étaient cachés dans les combles au-dessus de l’église Saint-Louis des Invalides et, seul luxe, ils pouvaient prendre l’air sur la terrasse donnant accès au Dôme des Invalides, avec une vue imprenable sur le Paris occupé. L’un d’eux a d’ailleurs signé sa présence en gravant dans le zinc de la toiture «J… of the R.A.F. visited here 1943 when escaping to England…» (J…. de la R.A.F. a visité cet endroit pendant son évasion vers l’Angleterre). Pendant trois ans, Georges Morin et sa femme Denise ont caché au péril de leur vie les aviateurs alliés au nez et à la barbe des Occupants, avant d’être arrêtés en 1944 avec leur fille Yvette et déportés en Allemagne, où Georges est mort au cours de sa détention.
Tourner sur les lieux mêmes de l’un des épisodes les plus dramatiques de l’histoire du réseau Shelburn, ce n’est pas anodin. Et de plus, nous avons été royalement (au sens littéral du terme !) reçus dans la salle Turenne : la régie et la cantine ont établi leurs quartiers pendant deux jours dans cette immense pièce de plus de 300 m2, décorée de fresques à la gloire des campagnes militaires de Louis XIV et qui servait à l’époque de réfectoire.
Les Mémoires de l’Histoire tiennent à adresser un immense merci au colonel Benoît Brulon, conseiller communication du Gouverneur militaire de Paris, qui a bien voulu nous accorder l’autorisation de tourner dans ce lieu chargé d’histoire, non seulement la cour d’honneur et les couloirs, que tout un chacun peut visiter (outre le tombeau de Napoléon, l’Hôtel National des Invalides abrite les collections du musée de l’Armée), mais aussi dans des endroits interdits au public : un grand merci également au pompier Florent Fity, qui nous a guidé dans le labyrinthe de couloirs et d’escaliers jusqu’aux combles de l’église Saint-Louis et le toit du Dôme, mais qui a également partagé de nombreuses anecdotes sur ce lieu chargé d’histoire.
Nous remercions également toute l’équipe du GTRH-40 (Groupe théâtral de reconstitution historique 1940), dont les comédiens ont permis de restituer de façon très convaincante la scène de l’arrestation de Georges Morin et sa famille.
Après les Invalides, direction Cerny et l’Amicale Jean-Baptiste Salis pour le tournage dans le B-17. A l’arrivée, c’est le choc pour beaucoup d’entre nous lorsque nos découvrons le bombardier bien à l’abri dans son hangar. Il paraît immense… et il l’est, avec ses 23 mètres d’envergure et ses 32 mètres de longueur, avec une cabine de pilotage qui culmine à plus de 5 mètres du sol ! Là encore, nous adressons un grand merci à Baptiste Salis pour avoir accepté de tourner dans le B-17 « Pink Lady ». Historique de cet avion mythique : B-17 Pink Lady
Et merci aussi aux membres de l’association ABSA 39-45 (Association Bretonne du Souvenir Aérien), venus en nombre pour nous conseiller et apporter leur expertise sur les tenues et équipements des aviateurs alliés. Pour découvrir leur travail, n’hésitez pas à visiter leur site : Absa 39-45 Association Bretonne du Souvenir Aérien

Arrivée dans la cour d’honneur des Invalides, où nous pouvons nous garer le temps de décharger le matériel.

A gauche, le pompier Florent Fity, qui a accompagné et orienté l’équipe sur les toits des Invalides.

Eric Simonin donne les indications de tournage à l ‘équipe du GTRH-40 (Groupe Théâtral de Reconstitution Historique 1940) dans la salle Turenne.

Mise en place de la caméra dans la cour d’honneur des Invalides pour la scène de l’arrestation de Georges Morin.

Monique Bondoux bloque les visiteurs pendant les prises de vues, tout en faisant de la gymnastique !

Mise en place pour le tournage d’une nouvelle scène, à l’arrière de l’église Saint-Louis des Invalides.

Ne vous fiez pas aux apparences : ce ne sont pas les ventilateurs qui décoiffent Linette, mais le vent sur le plateau de Cerny !

L’équipe de l‘ABSA 39-45, Association Bretonne du Souvenir Aérien , de bas en haut Jean Michel Martin, Yves Genachte Lebail, Michel Dolcini et Pierre Mahé.

L’habillage des pilotes, supervisé par Pierre Mahé, membre de l’ABSA

Photo-souvenir pour les pilotes : Tristan Zerbib, Frédéric Robert, Guillaume Robert, Gregory Botella, Morgan Capelain, Mathieu Delanoue.